vendredi 11 juillet 2008

Ne confondez pas repas de funérailles et finir les restes de la v(i)eille

En voilà quelque chose d’agréable que le repas qui suit l’enterrement d’un convive (non ex convive). Je parle bien sûr de l’enterrement d’un Oncle grabataire (qui dépensait notre héritage en frais médicaux),d’un chef de service acariâtre (qui dépensait le salaire de notre promotion pro méritée) ou d'une hôtesse d'accueil (qui se refusait à nous).
Il faut d’abord reconnaître l’extraordinaire organisation de l’entreprise de Pompes Funèbres locale (de père en fils nous embaumons vos pairs et fils). Il faut dire qu’au prix que l’on paye le cercueil (coefficient bénéficiaire entre 10 et 15) et la tasse de café, ils peuvent être pro.
Ils ont pensé à tout, même au document officiel qui vous permet d’avoir un jour de congé. Du beau travail, comme la gestion des camps par les SS ou les Khmers Rouges.
Il y a surtout le repas quand « on repasse à la maison ». Réservé à la famille, aux amis proches et aux inévitables pique-assiettes, il est préparé par des dames d’un certain âge qui savent tout faire pendant que vous êtes à la messe. Elles savent aussi piquer l’argenterie quand c’est nécessaire (pas toutes bien sûr). Et hop, je te « passe un coup de loque », je te fais du bon café placé dans des thermos gigantesques entourés d’osier, je dresse la table et je trouve des chaises. Et voici les sandwiches maison commandés une heure après le décès chez le boulanger. Spécialité : le sandwich mou au gouda (mi-vieux), pâté, jambon et filet américain. Attention du filet américain préparé dans un bol en verre, composé de bœuf haché, d’un œuf frais, d’un peu de mayo et de moutarde, de petites tranches d’échalote, de câpres et de l’inévitable sauce Worcester. Constante : il n’y jamais assez de sandwiches à l’américain et ils ont toujours pris cette saveur particulière de viande légèrement faisandée. Miam ! Après, bien sûr, il y a l’inévitable tarte au riz et la tarte au sucre. Pour les hommes, les bières spéciales et la « goutte » (qui sortent d’où ?). Pour les dames, il y aussi la goutte sucrée.
Enfin, l’alcool aidant, il y a les clans et les remarques acerbes typiques de la réunion de famille, qui croissent proportionnellement à la hauteur de l’héritage … ou des dettes à éponger.
A part l’apéro, ce repas de funérailles ressemble à la fête du premier de l’an de mon enfance. Il manque aussi la dringaille de ma bobonne glissée soigneusement dans une enveloppe au nom de chacun. Tout le monde avait la même chose. Enfin je crois !

Je déteste ces souvenirs qui piquent et le goût de trop peu des sandwiches à l’américain.

(N.B. : j’espère quand même ne pas enterrer un proche sous peu. Ksik Ksik je chasse le mauvais sort)

9 commentaires:

sim a dit…

Il y a ceux aussi qui parlent des sujets fâcheux, comme par exemple débarrasser rapidement la maison des choses qui les intéressent surtout (electroménager, hi-fi, vidéo ...) et pour le reste, il n'y a plus personne (s'occuper du chien, trier le bordel amassé dans la cave etc,etc ... )

Le_M_Poireau a dit…

Je n'ose imaginer avec quoi l'entreprise de pompes funèbres prépare les sandwiches américains !
:-)))

=:-| a dit…

Attention on dit sandwich A l'américain. Et si le sandwich est un pain rond croustillant, on parlera d'un pistolet à l'américain (aaahhh les spécialités belges)

sof a dit…

m'en f... , j'aime pas la viande !
dans la famille , les "repas" de funérailles ont toujours été légèrement arrosés et se terminent par les blagues stupides , et on repart avec un sentiment de gaïté :"ah , tu te souviens , l'enterrement de Untel , c'était bien , hein ?" , c'est pas plus mal !

Anonyme a dit…

Chaque réunion familiale me rappelle à quel point le fossé culturel s'agrandit entre ma famille et moi. On parlera bientôt plus la même langue.

Anonyme a dit…

T'as remarqué aussi qu'avant l'enterrement, quand t'es dans la bagnole avec ton cousin, beau-frère... Ca tape la blague.
Et après l'enterrement, y'a toujours les gars cachés dans un coin qui se refont les dernières blagues ou mattent la cousine éloignée qu'on a plus vu depuis plus de dix an et qui, aujourd'hui, a 22 ans et a l'air encore plus apétissante que les sandwichs à l'américain ;-)

sim a dit…

oh oh ! ça sent le vécu ça giraf non ?

Anonyme a dit…

J'avoue.
Les femmes épleurées (ou pas) en jupe et bas noirs complété par le petit chemisier.
Grrrr

Et à celles qui auraient des commentaires accusateurs je dis:
Si on m'a donner des yeux, c'est pour regarder!

Cynique-ta-mere a dit…

En version funerarium, ça fait barbecue, non ?