mercredi 30 mars 2011

Feel like going home

Je me souviens d’un mauvais moment.

Celui où les illusions tombent comme les masques.

Ce moment où au mieux on atterrit, au pire on se crashe.

Je me souviens, d’un jour ensoleillé de septembre où j’ai vidé mon kot à Bruxelles (1). Je venais de rater ma première candi et j’abandonnais lâchement. C’était la première fois que je ratais quelque chose. Jusque là, je me la pétais (sévère on m’a dit). Je suivais des études « classes » (sciences po) dans une université superclasse (l’U.L.B.). Moi qui venais d’un quartier « ouvrier » de la banlieue pauvre de Charleroi (c’est dire), c’était l’ascenseur social. Enfin j’avais appuyé sur le bouton, je n’avais pas encore atteint l’étage supérieur. Et ça je l’avais un peu oublié !
Mais là, j’en étais à raser les murs. J’étais franchement désolé pour les espoirs déçus (les miens et ceux des autres – ma mère qui en parlait à tout le monde par exemple). Mais surtout, j’en chiais.

Me revoici sur la route ensoleillée (voir (1)). Mon brol est dans le coffre de ma polo. Et quelqu’un est venu me donner un coup de main. Dans l’autoradio, les Notting Hillbillies. Les fenêtres sont ouvertes, on a pris les chemins de traverse comme pour retarder l’heure du retour.

Prévoyez une longue route pour abandonner votre fardeau. Et un ami. Ne pas oublier de lui dire merci.

N.B. : vous pouvez vous faire accompagner par une hôtesse d’accueil, si c’est votre amie ou si vous envisagez de la niquer avant de fermer votre kot. (ce sera toujours ça de pris).

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est vrai que tu te la pétais. Mais bon, si on ne peut plus se la jouer de temps en temps, à quoi bon gravir l'échelle sociale.

Christiana Moreau a dit…

Les Notting Hillbillies sont en quelque sorte, ta madeleine de Proust.